LES GENS

Les gens, quand ils passent dans la rue
Ils s’rendent pas compte mais moi,j’les r’garde
Dans leurs habits très beaux et quelque fois moins beaux,ils prennent pas garde
Que partout sur leur peau , dans leurs yeux,
Dans leur dos, y a tout qui transparait, transpire
Et qui veut dire des choses, qu’on n’ose pas bien dire;

Les gens, comme ils sont dans leur vie,
C’est pour de vrai, faut pas en rire
Y en a, quelque fois, qui t’racontent des trucs
C’est dingue, t’ose plus rien dire
Ils ont pourtant cet air de rien
Qui pouss’rait son caddy, tous les sam’dis matins
Pardon, Madame , mais j’vous en prie,passez,
Vous n’avez pas grand-chose…

Les gens, ils lèvent le nez, comme moi
Quand passe un avion de guerre, dans le ciel
Surtout depuis la fois où ils ont dit à la télé
Qu’y avait de sérieux risques, là bas dans l’désert
Alors les gens, ils serrent leurs petits contre leur cœur
Ils savent pas quoi penser , c’est bien trop compliqué
Et puis on les aide pas, à penser
On les aide pas beaucoup à penser…


Alors les gens ,ils vont bosser,un peu inquiets mais faut bosser
Et c’est la vie qui les reprend
Ils sont contents d’aller bosser
Ou pas contents mais c’est pareil
Alors ils tirent leurs gamins par la manche
Et quelque fois ils tirent un peu trop fort
Un gosse ,ça pleure,eux ils se fâchent
Et tout l’monde crie de plus en plus fort
De plus en plus fort…

Les gens, quand ils sont cons
J’crois qu’ils font pas exprès,j’voudrais pas m’fâcher
J’voudrais comprendre,j’voudrais pouvoir
Rien qu’d’en parler ,tout arranger
Ils ont des tendresses dans le ventre
Et des courages et des espoirs et des blessures
Et des chagrins qui durent,des chagrins qui durent
Ils sont capables du pire et du meilleur
Faut leur donner un peu d’vot’cœur
Un peu d’chaleur, sans trop compter être remboursés
Tout p’tits bébés, ils avaient rien d’mandé,juste que d’être bercés….